Assurance emprunteur : un contexte plus tendu en 2025
- Thibaut Plominski
- 25 août
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 août

Le marché de l’assurance emprunteur connaît en 2025 un durcissement sans précédent. La crise immobilière, la hausse des taux d’intérêt et l’ouverture accrue à la concurrence modifient profondément l’équilibre entre bancassureurs et assureurs alternatifs.
Une crise immobilière qui bouleverse l’assurance emprunteur
Entre 2021 et 2024, les transactions immobilières sont passées de 1,2 million à seulement 780 000 par an. Ce recul réduit fortement le nombre de contrats d’assurance emprunteur disponibles, créant un contexte de tension sur le marché.
La Loi Lemoine : liberté pour les emprunteurs, défis pour les assureurs
Adoptée en 2022, la Loi Lemoine a permis la résiliation à tout moment des assurances emprunteur. Résultat : les consommateurs disposent d’une liberté accrue, mais les assureurs doivent gérer davantage de résiliations et ajuster leurs modèles tarifaires.
Les contrats individuels gagnent du terrain
Partage entre contrats groupe et individuels
Les banques dominent encore avec plus de 77 % des parts de marché lors de la souscription, mais les contrats individuels progressent rapidement en substitution.
Rôle des courtiers et des assureurs alternatifs
Les acteurs indépendants captent jusqu’à 23 % des parts de marché à la signature et encore plus au moment des résiliations.
La résistance des banques face à la concurrence
Multiplication des démarches administratives
Certaines banques rallongent volontairement les délais et multiplient les allers-retours administratifs pour décourager les clients.
Contre-propositions pour garder les clients
Elles utilisent aussi le temps gagné pour proposer des offres alternatives afin de conserver leurs assurés.
Les écarts de prix : qui est le plus compétitif ?
Quand la banque reste moins chère
Dans 32 % des cas, les banques proposent des tarifs inférieurs à ceux des alternatifs.
Quand les assureurs alternatifs prennent l’avantage
Dans 36 % des cas, ils permettent une économie jusqu’à 2 000 € sur la durée du prêt, et parfois plus de 7 000 €.
Le boom des résiliations grâce à la Loi Lemoine
La résiliation infra-annuelle a transformé le marché : près de 70 % des contrats sont désormais souscrits après la signature du prêt, lors d’un changement d’assurance.
Les stratégies d’adaptation des assureurs alternatifs
Services dédiés à la résiliation et à la substitution
Certains courtiers ont mis en place des équipes dédiées pour accompagner leurs clients dans les démarches.
Segmentation et offres sur-mesure
Des offres très ciblées (selon l’âge, le métier, la situation familiale) permettent de mieux concurrencer les contrats bancaires.
Le combat sur les prix et ses conséquences
La guerre tarifaire entraîne une baisse continue des prix, mais fragilise la rentabilité du secteur. Les bancassureurs comme les alternatifs doivent affiner leurs méthodes de sélection des risques.
Rentabilité et gestion des risques : un équilibre fragile
Malgré des ratios sinistres/primes encore favorables (autour de 50 %), l’augmentation de la sinistralité pourrait rendre certains profils difficilement assurables. Les débats sur la mutualisation des risques deviennent de plus en plus vifs.
FAQ sur le marché de l’assurance emprunteur en 2025
1. Pourquoi parle-t-on d’un marché durci ?
Car la crise immobilière réduit le volume et la concurrence pousse à des baisses de prix, augmentant la pression sur les marges.
2. La Loi Lemoine est-elle positive pour les emprunteurs ?
Oui, car elle favorise la mobilité et permet de comparer facilement les offres.
3. Les banques sont-elles toujours dominantes ?
Oui, elles détiennent plus de 80 % du stock de contrats, mais leur part recule lentement.
4. Les assureurs alternatifs sont-ils toujours moins chers ?
Pas toujours : dans un tiers des cas, la banque reste plus compétitive.
5. Quelles économies espérer avec un contrat alternatif ?
Entre 2 000 € et 7 000 € selon la durée et le profil.
6. Le marché va-t-il rester rentable ?
Oui, mais la sélection des risques va s’accentuer pour garantir l’équilibre.
Conclusion : vers un marché plus sélectif et compétitif
Le marché de l’assurance emprunteur se durcit : moins d’opportunités, plus de concurrence et des marges plus serrées. Pour les emprunteurs, c’est une occasion de comparer et d’économiser ; pour les assureurs, un défi de rentabilité et d’innovation.
🔗 Pour approfondir : L’Argus de l’assurance



