Assurance maladie : maîtriser les dépenses de santé reste un défi majeur
- Thibaut Plominski
- 11 sept.
- 3 min de lecture

L’Assurance maladie fait face à une trajectoire financière inquiétante : le déficit pourrait atteindre 41 milliards € en 2030 si rien n’est fait. Pour y remédier, un rapport propose 60 mesures visant à réguler les dépenses liées aux affections de longue durée (ALD), aux indemnités journalières (IJ) et aux remboursements divers.
Un déficit préoccupant à l’horizon 2030
Le vieillissement de la population et la hausse des pathologies chroniques accentuent la pression financière. Le dépassement de l’Ondam (Objectif national de dépenses d’assurance maladie) a déjà été signalé en 2025, dépassant 1,3 Md€ par rapport aux prévisions.
Repenser la prise en charge des maladies chroniques
L’Assurance maladie propose de revoir la gestion des affections de longue durée. Les exonérations pourraient être limitées aux patients en phase active de la maladie, tandis que les personnes en rémission ou guéries seraient progressivement réintégrées dans un régime classique.
Intégrer la prévention dans les contrats responsables
La prévention devient un axe central. Le rapport suggère d’intégrer dans les contrats responsables :
une demi-journée annuelle dédiée à la prévention (vaccination, dépistages),
l’intégration d’indicateurs de suivi (Nutri-Score, dépistage du cancer, hypertension),
une meilleure implication des complémentaires santé dans la prévention.
Encadrer les arrêts maladie et les indemnités journalières
Les indemnités journalières ont augmenté de 27,9 % entre 2019 et 2023. Pour freiner cette dérive, l’Assurance maladie veut :
limiter la durée des arrêts de travail (1 mois en hôpital, 15 jours en ville renouvelables par tranche de 2 mois),
rendre obligatoire la justification médicale détaillée,
renforcer les contrôles des prescriptions.
Une nouvelle articulation avec les complémentaires santé
Un partenariat renforcé est envisagé entre Assurance maladie obligatoire (AMO) et Assurance maladie complémentaire (AMC). L’idée est de mieux répartir la charge financière : 80 % pour l’AMO et 20 % pour l’AMC, avec un pilotage commun des dépenses et un objectif accru de lutte contre la fraude.
Les propositions phares pour limiter la dérive des dépenses
Réévaluer les exonérations en cas de guérison
Limiter les exonérations aux seuls patients nécessitant un suivi actif.
Limiter la durée des arrêts maladie
Encadrer les arrêts prolongés pour éviter les abus.
Renforcer la prévention et le suivi médical
Donner une place centrale à la prévention via les contrats responsables.
Les enjeux financiers et sociétaux
Le contrôle des dépenses de santé n’est pas uniquement un enjeu budgétaire : il s’agit aussi de garantir la pérennité du système solidaire, tout en préservant la qualité de soins pour les assurés.
FAQ sur les dépenses de santé et l’assurance maladie
1. Pourquoi l’Assurance maladie veut-elle renforcer la prévention ?
Pour réduire les coûts liés aux maladies chroniques et améliorer la santé publique.
2. Quelle est la hausse récente des indemnités journalières ?
+27,9 % entre 2019 et 2023.
3. Quel est l’objectif du partenariat AMO-AMC ?
Répartir plus équitablement les dépenses et lutter contre la fraude.
4. Quelles pathologies sont concernées par les ALD ?
Les cancers, le diabète, les maladies cardiovasculaires, entre autres.
5. Comment l’Assurance maladie veut-elle limiter les arrêts de travail ?
En réduisant leur durée maximale et en renforçant les contrôles médicaux.
6. Le déficit de 41 milliards € est-il certain ?
C’est une projection si aucune mesure corrective n’est adoptée.
Conclusion : vers une stratégie durable et partagée
L’assurance maladie dépenses santé doit être repensée pour éviter une dérive incontrôlée. La combinaison de prévention, encadrement des arrêts de travail et meilleure répartition des coûts pourrait offrir une voie durable, à condition d’une coopération entre l’État, les complémentaires santé et les professionnels.
🔗 Pour en savoir plus : L’Assurance Maladie



